Sacré Sucre

Peut-être l’ignoriez-vous comme nous avant de découvrir cette ville, mais Sucre est la capitale de la Bolivie et non La Paz.

Voici toutefois quelques éléments d’explication et d’histoire, car cet amalgame est justifié.

En effet, Sucre compte un peu plus de 250 000 habitants, soit 3 fois moins que La Paz, ville dans laquelle siège le gouvernement. Sucre est la capitale dite « constitutionnelle » et La Paz la capitale « administrative ».

Ce statut de capitale « constitutionnelle » s’explique car Sucre a été le berceau des mouvements révolutionnaires à l’époque coloniale et la ville dans laquelle a été signée en 1825 la Déclaration d’indépendance de la Bolivie. En 1899, une guerre gagnée par La Paz contre Sucre, confère à La Paz le statut de capitale « administrative ».

La « Casa de la Libertad », ou Maison de la Libertée, relate l’histoire de ce pays, extrêmement mouvementée. La Bolivie a connu près de 64 présidents en 189 ans dont 23 dictateurs et a perdu lors de différentes guerres avec ses pays limitrophes, près de la moitié de sa superficie, notamment tous les accès à la mer…

Casa de la Libertad

Déclaration d’indépendance

Couvent Santa Clara

Eglise San Francisco

Arrêtons là le cours d’histoire…

Sucre, nous a paru dès les premiers instants, la ville parfaite pour se poser pendant une petite semaine. Son architecture coloniale extrêmement bien conservée, issue du métissage des styles latins et espagnols, s’illustre au travers d’habitations très basses aux murs en pisé, et des rues construites en damier.

Place du 25 mai

Réplique de la Tour Eiffel

Quartier Recoletta

Vue depuis le quartier Recoletta

Cimetière de Sucre

A la sortie du cimetière

Son Mercado Central plein de vie et sa gastronomie variée et gourmande (Sucre est aussi la capitale du chocolat) participent à créer une atmosphère paisible et très agréable.

L’histoire nous a rattrapé le dimanche 12 octobre avec l’élection présidentielle bolivienne. Plus qu’une élection, qui dans un pays comme la France bouscule à peine les habitudes de ses habitants, en Bolivie, sachez que le vote est obligatoire sous peine d’amende, qu’il est interdit de consommer de l’alcool plus de 48 h avant l’élection et que surtout, le dimanche des votes, tout est fermé : restaurants, taxis, bus, et même les aéroports ! Nous avons donc pu apprécier pendant une journée une ville totalement désertée par les voitures mais par pas les habitants, qui déambulaient dans les rues et les parcs ou se restauraient près des barbecues improvisés.

Evo Moralès a été réélu avec plus de 60% des voix dès le premier tour… une popularité sans égale dans une démocratie moderne. Les circonstances du vote ont été surveillées par des instances internationales indépendantes dont nous avons pu croiser quelques observateurs le lendemain.