Séjour à la ferme sur Chiloé

Après quelques jours passés à explorer la partie méridionale de la Patagonie, nous changeons de cap et décidons de revenir au Chili, direction l’île de Chiloé.

Depuis El Calafate, au pied du Perito Moreno, le trajet en bus dure plus de 38h, autant dire que c’est le trajet le plus long que nous ayons fait jusqu’à présent ! Nous rejoignons dans un premier temps la côte atlantique argentine que nous remontons sur des centaines de kilomètres, puis nous empruntons la mythique route 40 qui traverse la Patagonie intérieure et passons la nuit à Bariloche, charmante ville nichée dans la région des lacs. Le lendemain, nous retraversons la frontière chilienne (ce n’est que la troisième fois en 3 semaines) pour atteindre Puerto Montt notre dernière halte avant d’effectuer la traversée jusqu’à Chiloé. Les paysages traversés, tous très différents, marquent les spectateurs que nous sommes, installés confortablement dans nos sièges.

Après avoir pédalé dans le désert le plus aride du monde à Atacama, affronté les bourrasques de vent de Patagonie dans le parc Torres del Paine et grimpé sur le glacier Perito Moreno, nous voulions nous rendre sur Chiloé pour compléter notre découverte du Chili, car cette île possède un des plus forts taux de pluviométrie au monde !

Sur 190 km du nord au sud, il existe de nombreuses randonnées permettant d’explorer ce territoire. Toutefois, nous optons pour un moyen moins physique et surtout plus authentique : l’agrotourisme. Ainsi pendant quelques jours, nous avons la chance d’être accueillis au sein de la famille Perez Diaz qui propose à ses hôtes de découvrir la vie à la ferme et partager leur quotidien.

Leur propriété se situe dans le nord-ouest de l’île, dans le petit village de Chepu, uniquement accessible par une route non goudronnée.

Arrivés chez eux en soirée, nous sommes accueillis très chaleureusement par les propriétaires, Sonia et Armando. Après un excellent repas, nous découvrons notre chambre et même l’étage de la maison qui nous est dédié (!), car nous sommes leurs seuls hôtes en cette période de l’année.

Le lendemain matin, nous nous levons aux aurores pour aider à traire les vaches. C’est Javier, un des fils de la famille, qui s’occupe de la ferme et des animaux. Notre inexpérience et maladresse créent des situations assez comiques, notamment quand une des vaches dont nous nous occupons fait tomber le seau rempli de lait… La traite a lieu matin et soir, et permet à la famille de produire jusqu’à 15 kg de fromage par jour.

La traite est également l’occasion de nourrir les veaux âgés de quelques semaines et approcher les autres « habitants » de le ferme. Moments très attendrissants…

En rentrant à la ferme, un de ces petits déjeuners que l’on n’oublie pas nous attend ; tout est « fait maison » du pain à la confiture en passant par le gâteau à la rhubarbe, les biscuits, le beurre, et le lait évidemment. Un vrai régal !

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L’après-midi, sortie en « ville » à Ancud où nous découvrons les marchés et commerces les plus proches. Nous en profitons pour passer chez un cordonnier pour faire réparer nos chaussures de randonnée usées par les récents treks ; à notre grande surprise, ce dernier nous offre généreusement la réparation, l’occasion pour nous d’apprécier l’immense gentillesse et générosité des Chilotes.

 

Le soir venu, nous revenons à la ferme et avons le privilège et la joie d’assister Armando dans la fabrication du fromage.

Comme nous l’avions mentionné, Chiloé est connue pour être la région la plus humide du Chili. Jusque là épargnés par le mauvais temps, nous sommes rattrapés le deuxième jour de notre séjour par la pluie qui ne semble plus vouloir s’arrêter. Mais en début d’après-midi, ne nous avouant pas vaincus, nous décidons d’accompagner Manuel, le deuxième fils de la famille, dans une promenade aux alentours de leur propriété. Derrière ce que nous pensions être « une petite ballade », se cache une véritable exploration au sein d’une forêt équatoriale, où nous évoluons à coups de machettes pour déblayer le chemin. Au bout de 2 kilomètres, nous apercevons enfin le but de notre randonnée : la source d’eau qui alimente la maison et l’exploitation agricole, ainsi que les deux plus proches voisins. On est loin des réserves d’eau potable de Montsouris, qui coule dans les robinets parisiens.

 

Au fil des jours nous délaissons notre statut d’hôte et nous sentons comme des membres de la famille. La cuisine se révèle vite être la pièce principale de la maison. Tout se passe ici : la préparation des repas, puis celle du pain et des desserts pour le once (goûter sucré, passé en famille en fin de journée, avant le dîner), les moments de détente autour des telenovelas (genre de « Plus belle la vie » chillien) et les jeux éducatifs avec Manserrat, leur adorable petite fille de 7 ans.

Nous les quittons au bout de quatre jours, après avoir passé des moments inoubliables. Nous visionnons ensemble la vidéo ci-dessous, que nous nous sommes efforcés de monter rapidement. L’émotion est au rendez-vous…

Nous profitons de l’après-midi du dernier jour pour nous rendre à Castro, la ville principale de l’île.

Nous y découvrons une des fameuses églises en bois classée au patrimoine de l’Humanité, un marché typique de poissons et fruits de mer et assistons, amusés, au nourrissage des otaries du port. La fin de notre ballade est l’occasion d’admirer les nombreuses maisons colorées sur pilotis (les palafitos) qui font la renommée de cette petite ville.

Nous quittons Chiloé reposés, la tête pleine de beaux souvenirs, et nous nous envolons pour l’île de Pâques, notre ultime destination du continent sud américain.

One Response to “ Séjour à la ferme sur Chiloé ”

  1. Allez hop tout le monde à la campagne ! (chanson du début 70, Danièle t’en souviens tu ?).
    C’est ce que j’ai envie de chanter en regardant votre délicieux reportage.
    Votre expérience de vie à la ferme est une vraie gourmandise qui récompense votre longue route.

    Merci et à bientôt,
    Annie

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