Atacama, le désert le plus aride du monde

Le Chili, dernier pays où nous faisons escale en Amérique du sud, offre par sa géographie et ses climats des sites incroyablement diversifiés coincés entre la côte Pacifique et les Andes. Nous prévoyons de le parcourir pendant 3 semaines et nous arrivons par le nord, pour nous diriger vers le désert le plus aride du monde, le désert d’Atacama.

Sur notre trajet de plus de 20 heures de bus depuis Arequipa, nous aurons la surprise de faire une escale de quelques heures à Arica, station balnéaire réputée par les surfers pour ses belles vagues. Après plus de 2 mois passés au delà de 2 000 m d’altitude, nous revoilà au bord de l’eau… étrange sensation, d’autant plus qu’il faut le dire, nous découvrons une ville (un pays en réalité) peu dépaysant aux premiers abords. Les enseignes sont identiques à celles de Paris, les tenues des habitants nous paraissent bien moins originales et les prix… une belle claque ! Alors que nous nous régalions avec 2 ou 3 euros au Pérou ou en Bolivie, nous nous retrouvons à manger une simple salade Caesar sans saveur pour près de 9 euros.

Après cette escale, nous revoilà dans le bus pour atteindre notre destination finale, San Pedro de Atacama. Ce village, ou plutôt cette oasis, est situé en plein désert et ses quelques rues sont remplies d’auberges et restaurants (peu typiques) en enfilade. Cette ville qui sert de point de départ aux touristes en quête de découverte du désert, ressemble à un étrange décor d’Eurodisney. Nous y resterons 3 jours pendant lesquels nous irons justement découvrir le désert et ses environs.

Nous rencontrons dans notre auberge Alice et Thomas avec qui nous sympathisons rapidement. Au fil des conversations, nous nous rendons compte que nous sommes quasiment voisins à Paris mais également en Bretagne, puisqu’ils passent comme nous, leurs étés dans la même presqu’île… Nous nous y donnons rendez-vous mi-août 2015 pour la fête annuelle !

Nous consacrons la journée suivante à la découverte de la « Valle de la Luna » et de la « Valle de la Muerte ». De nombreuses agences proposent l’excursion en fin de journée pour apprécier le coucher du soleil, mais nous préférons partir indépendamment à vélo dès le matin pour éviter les hordes de touristes et avoir le désert pour nous…

A 7 heures du matin et au bout de quelques kilomètres, nous arrivons sous une chaleur sèche dans un paysage lunaire composé de nombreux reliefs érodés, cavernes et dunes, puis, au loin, de chaines de volcans andins. Nous continuons notre périple vers la vallée de la mort à quelques kilomètres, et avançons dans ses cavités sinueuses.

Le lendemain, sur les conseils de Thomas et Alice, nous nous joignons avec eux à un groupe parti observer les Geysers d’El Tatio. Notre guide pour la journée se nomme Santiago Atias, un Chilien au destin extraordinaire (et sosie d’Antonio Banderas !). Fils d’un journaliste satirique persécuté par Pinochet, il quitte le Chili avec sa famille à l’âge de 5 ans pour aller vivre en France. Après 30 ans passés à Paris, Santiago décide de revenir dans son pays natal et devient guide afin de transmettre son attachement pour son pays et ce désert lors d’excursions atypiques.

Au fil de la journée, nous découvrons des paysages extraordinaires, qui nous rappellent ceux que nous avions traversés le mois précédent juste de l’autre côté des Andes en Bolivie. Nous commençons par l’oasis de Guanin et avons la chance d’y croiser « un personnage mystérieux » comme le surnomme Santiago, un des plus vieux cactus du monde, âgé de 1 000 ans et mesurant plus de 10 mètres (les cactus grandissant de 1cm par an).

Puis, nous nous dirigeons vers un site en plein désert pour préparer une immense parillada, barbecue traditionnel chilien bien sûr accompagné de vins locaux.

Tandis que notre chauffeur s’affaire à la préparation du barbecue et de la viande, chacun met la main à la pâte : rassembler du bois, allumer le feu, peler tomates, avocats et oignons pour préparer le pebre qui accompagnera les grillades de chorizo, porc et boeuf…

Après de nombreux repas pauvres en viande, ce barbecue inoubliable, succulent et extrêmement copieux est venu rechargé à bloc nos apports en protéines !

Rassasiés, nous reprenons la route et traversons un petit village d’une vingtaine d’habitants vivant en totale autonomie et des quelques pesos laissés par les touristes de passage.

En fin de journée, nous arrivons sur le site des geysers del Tatio. Alors que la température est bien redescendue, nous avons l’occasion de nous réchauffer en nous baignant dans des sources chaudes naturelles. La baignade est agréable, la sortie beaucoup moins…

Au crépuscule, les fumées s’échappant des geysers se font de plus en plus présentes. Ce phénomène naturel observable lorsque les températures sont basses, clôture magnifiquement une belle journée dans le désert.

 

Le désert d’Atacama offre également l’opportunité d’observer l’un des plus beaux et purs ciel du monde, la pollution lumineuse y étant très faible. Pour cela, il est possible de se rendre sur une base aménagée par un astronome français qui propose d’enseigner quelques notions de bases d’astrologie et d’observer les étoiles avec une dizaine de télescopes.

Pour avoir cette chance, il faut s’inscrire à l’avance pour le tour réalisé en français (c’est préférable pour espérer comprendre quelques notions scientifiques !), mais surtout, attendre la confirmation le jour même que les conditions météorologiques sont réunies pour l’observation. Nous aurons cette confirmation après des heures d’attente interminables, pendant lesquelles nous faisons de nombreux allers et retours entre l’auberge et l’agence. Finalement, les quelques nuages menaçants de la journée n’auront pas raison de notre motivation : la confirmation du tour arrivera à 21h55… soit 5 minutes avant le départ !

Nous voilà partis à une dizaine de kilomètres de San Pedro de Atacama, vers un site plongé dans une obscurité quasiment totale, seules quelques diodes bleutées au sol signalant la voie pour les navettes. Nous faisons alors la rencontre de cet astronome, Alain Maury, un personnage hors du commun qui avec un subtil humour, arrive à simplifier considérablement des notions qui jusque là nous dépassaient. Tout en pointant le ciel avec un laser ultra puissant, il nous enseigne à la manière d’un professeur, comment sont mesurées les distances entre la Terre et les étoiles ou les galaxies, le nom et l’origine des constellations que nous pouvons voir à l’œil nu, la cause des trous noirs… Ensuite, vient le moment de l’observation au travers d’énormes télescopes, qui nous feront découvrir d’un autre œil ces astres si lointains. Nous tentons notre chance et demandons à Alain d’immortaliser ce moment magique. Incollable en imagerie, en 2 secondes, il règle notre appareil photo (ISO au maximum, vitesse ultra lente, plus quelques autres bidouilles…) et nous offre ces 2 clichés surréalistes et réalisés sans aucun trucage !

De cet exposé de deux heures, nous retiendrons au delà des quelques enseignements scientifiques, le fait qu’observer les étoiles est tout simplement une activité magique et passionnante à laquelle nous accorderons dorénavant plus de temps…

 

 

 

 

 

5 Responses to “ Atacama, le désert le plus aride du monde ”

  1. Quel changement soudain !
    Loin des humains-, vous voilà plongés dans une nature puissante, accueillante et hostile.
    La surprise pour l’ignorante que je suis, c’est la possibilité de s’y déplacer à bicyclette…
    Bonne route et évitez la crevaison !
    Annie

    Danièle, je pense qu’il n’est pas besoin de hiérarchiser les images. C’est un tout dans lequel le souvenir se balade selon l’humeur du moment. C’est comme cela que je fonctionne.

  2. Que lindo chicos! Ça donne envie de faire un saut d’argentine juste pour ça. Chapeau pour le blog . Bonne île de pâques et bonne continuation. Nous vous envoyons sur des bises de chiloe la verte !

  3. Merci pour la dédi ! 😉
    Très belles images (la photo disney avec les étoiles avec les étoiles est géniale) !
    See you à la cotriade !

  4. mais comment dans vos souvenirs allez-vous pouvoir hiérarchiser les images les plus marquantes des lieux déjà visités et aux caractères aussi différents ? époustouflants pour certains, et toutes ces rencontres ……

  5. mais comment dans vos souvenirs allez vous pouvoir hiérarchiser les images les plus marquantes des lieux déjà visités et aux caractères aussi différents, époustouflants pour certains, et toutes ces rencontres……..

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