Cusco et sa Sacrée Vallée

Après 10 jours passés sur les rives du lac Titicaca, et il faut l’avouer complètement à l’écart du tourisme de masse, l’arrivée à Cusco nous a quelque peu déstabilisés.

Capitale de l’empire inca, cette ville n’en est pas à une contradiction près : les quelques restes de la brillante civilisation inca sont encore visibles sous les écrasantes constructions espagnoles datant de l’époque coloniale, et se trouvent souvent entre deux agences ou restaurants touristiques…

Passés ce « choc » de civilisation, nous avons pris le temps d’arpenter la ville en allant la découvrir à la fois dans son centre historique mais aussi et surtout dans ses recoins et dans son côté un peu plus local.

Le centre historique est organisé autour de la « Plaza de Armas », comme il en existe des centaines au Pérou. Cette place est toutefois unique car elle possède trois églises et une cathédrale, fondées sur les restes de palais incas. Pour les visiter, vous aurez besoin du fameux « boleto turistico », sans quoi vous serez (comme nous) obligés de les découvrir au moment des cérémonies religieuses. Les rues étroites qui partent de cette place offrent des bâtiments à l’architecture étonnante : les fondations incas ont été conservées par les conquistadors espagnols qui ont prolongé les constructions dans le style de l’époque.

 

L’une des meilleures illustrations de la co-existence de ces différentes époques reste pour nous le « Convento de Santo Domingo ». Ce couvent abritant encore une congrégation de quelques frères dominicains, fut construit sur les ruines de ce qui fut le temple le plus riche de tout l’Empire inca. On trouve donc aujourd’hui à l’intérieur du couvent dominicain plusieurs pièces de ce temple inca, chacune étant dédiée à une divinité (la Foudre, la Lune et les étoiles, le Soleil, l’Arc-en-ciel…). Il ne reste malheureusement plus que la maçonnerie datant de l’époque inca, les éléments de décoration en métal précieux ayant été pillés et fondus par les Espagnols.

Puis, nous avons découvert le marché central de la ville. Nous aimons explorer dans chaque grande ville que nous traversons ces lieux d’échange et de commerce, qui reflètent pour nous la véritable essence de la cité. Ce fut notamment l’occasion pour Fabien de se faire coiffer à la mode cusquénienne et de découvrir la spécialité locale, les « cuys » ou « cochons d’Inde grillés »…..

Nous étions à Cusco durant la semaine du 1er novembre, semaine qui revêt une importance particulière pour les Cusquéniens. Ces derniers profitent en effet d’une semaine de congés pour célébrer les jours qui suivent la fête des saints ; au sein de chaque famille, on s’offre des brioches en forme de chevaux pour les garçons et de bébés pour les jeunes filles, et des feux d’artifices ont lieu tous les jours dans la ville.

 

La capitale inca était reliée au reste de l’empire par un réseau routier très élaboré, hérité des civilisations précédentes et perfectionné au fil des siècles, ce qui lui permettait de rester en contact avec chacune de ses provinces. Des localités se sont rapidement développées le long de ces grands axes et l’on peut découvrir à quelques kilomètres de Cusco quelques sites et villes datant de cette époque et remarquablement bien conservés. Nous avons choisi pour notre part d’explorer pendant deux jours la superbe vallée du Rio Urumbamba, appelée la « Vallée Sacrée » accompagnés de Isabella, et Juan, deux nouveaux amis vénézuéliens, rencontrés lors d’un trek de quelques jours, auquel nous consacrerons le prochain article…

Pisac, village installé au pied d’une citadelle inca perchée sur un piton rocheux, est renommé pour son marché (on y revient toujours), de loin le plus grand de la région. On y trouve toute sorte de stands : des bijoux aux tissus, en passant par les couteaux et les flûtes, en faisant un crochet par les vendeurs de maïs au fromage. Le village est très « reposant » ce qui lui vaut d’accueillir une communauté new age qui se retrouve dans des boutiques ésotériques et aryuvédiques aux pratiques proches du chamanisme.

En continuant notre route, nous sommes tombés non pas sur mais dans les terrasses de Moray. Au milieu de champs et de cultures locales, le sol se dérobe soudain sous les pieds des visiteurs et apparaissent trois profondes cuvettes aménagées en terrasses. Ces dernières auraient été utilisées par les Incas comme de véritables laboratoires agronomiques, qui jouaient sur la profondeur du lieu de culture pour en déterminer le meilleur emplacement.

 

Enfin, nous avons été littéralement fascinés par les milliers de puits salants regroupés sur le site de Salinas. Encore une fois, ce site date de l’époque inca, ces derniers ayant dérivés un petit cours d’eau très salé provenant d’une source d’eau chaude. L’eau de la source se déverse ainsi dans des milliers de puits qui permettent de récolter le sel après son évaporation. Le contraste entre la couleur rouge de la roche environnante et le blanc éclatant des puits salins crée une palette étonnante où seule quelques nuances auraient été conservées. Notre plus forte impression dans la Vallée Sacrée !

2 Responses to “ Cusco et sa Sacrée Vallée ”

  1. Bonjour du Sud Ouest,
    Beaucoup de curiosités, d’étrangetés dans votre dernier reportage.
    Elles sont étranges ces terrasses de Moray… Tout comme ces puits salants d’altitude qui surplombent et semblent plonger dans la vallée. J’y vois là des témoignages de la spécificité humaine, chercher, innover et ce depuis la nuit des temps.
    Merci pour ce partage, bonne route et à bientôt.
    Amicalement,
    Annie FUJII

  2. Bien curieux de connaitre la saveur des « Cuys »

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